Alors que l’Assemblée nationale débat du projet de loi 106, qui lie une partie du salaire des médecins à leur performance, la chercheuse Anne Plourde de l’IRIS remet plusieurs idées reçues en question. Contrairement à ce qu’avance le gouvernement, les médecins québécois ne travaillent pas moins que ceux des autres provinces : 72 % pratiquent à temps plein, une proportion similaire au reste du Canada.
Elle précise aussi que les données souvent citées sur les « jours facturés » sont trompeuses, car elles ne tiennent pas compte du travail administratif, de la formation ni des heures passées en CHSLD ou à l’urgence.
Par ailleurs, les médecins du Québec passent plus de temps avec leurs patients : seuls 2 % consacrent moins de 15 minutes par consultation, contre 28 % ailleurs au pays. Pour Anne Plourde, imposer des cibles de productivité risque d’affaiblir la qualité des soins.
Elle propose plutôt de salariariser les médecins et de favoriser le travail en équipes interdisciplinaires, à l’image du modèle suédois, où la collaboration compense le manque de médecins.