Au Québec, de nombreux pères issus de l’immigration font face à un parcours semé d’obstacles, souvent invisibles mais profondément marquants.
C'est la 13e semaine de la paternité. Frédéric Bisson s’est entretenu avec Raymond Villeneuve, directeur général du Regroupement pour la valorisation de la paternité (RVP), un organisme qui s’intéresse depuis plusieurs années aux réalités vécues par les pères de toutes origines. Selon M. Villeneuve, les pères immigrants affichent un niveau de scolarité supérieur à la moyenne québécoise, mais sont fréquemment sous-employés ou confinés à des postes précaires.
Un récent sondage mené par le RVP met en lumière des taux de stress et d’isolement significativement plus élevés chez ces pères comparativement aux autres groupes de la population masculine québécoise.
L’absence de réseaux sociaux solides, la barrière linguistique et les codes culturels parfois difficiles à décoder accentuent ce sentiment d’exclusion silencieuse. Ces facteurs cumulés peuvent nuire à l’épanouissement parental, alors même que ces hommes aspirent à jouer pleinement leur rôle de père dans leur société d’accueil.
Ce déclassement professionnel provoque non seulement un stress économique, mais aussi une forme de dévalorisation identitaire, puisque leur rôle traditionnel de pourvoyeur se trouve compromis