On entre dans le dernier droit. Moins de dix jours avant le scrutin, et déjà le vote par anticipation commence ce week-end. C’est là que tout se joue. Parce qu’à ce stade-ci, ce n’est plus une question de belles phrases ou de débats, mais d’organisation.
Plus que jamais, la performance d’une organisation politique se mesure dans sa capacité à faire sortir son monde, pas seulement le jour du scrutin, mais aussi pendant le vote par anticipation, qui représente souvent entre 15 et 25 % du total. La sortie du vote, c’est l’art de transformer une intention en bulletin déposé dans l’urne. C’est faire sortir ses électeurs, un par un, avant qu’ils changent l’idée ou qu’ils oublient.
Et à Gatineau, c’est encore plus vrai qu’ailleurs.
En 2021, seulement 35 % des gens ont voté. Lors de la partielle de 2024, à peine 33 %. Autrement dit, deux personnes sur trois sont restées chez elles. Le dernier sondages montre que l’écart entre les deux candidats à la mairie se reserre. Dans ces conditions, chaque vote compte double. Ce ne sont pas toujours les idées qui gagnent, mais ceux qui réussissent à mobiliser.
On l’a vu en 2021 : tout le monde annonçait la victoire d’Action Gatineau, les sondages étaient clairs… et pourtant, France Bélisle a renversé la vapeur dans les derniers jours grâce à une sortie de vote chirurgicale. Pendant que certains parlaient d’élan, d’autres
s’assuraient que leurs partisans votent et c’est ce qui a fait la différence.
Depuis le début de cette campagne, chaque équipe travaille son pointage, ces listes d’électeurs identifiés sur le terrain, sondés, suivis, notés selon leur intention de vote. C’est la donnée la plus stratégique d’une élection municipale. Ceux qui ont bien pointé depuis le jour 1 savent déjà qui appeler, qui reconfirmer et qui aller chercher durant le vote par anticipation. Ceux qui ne l’ont pas fait… volent un peu à l’aveugle.
C’est ça, la vraie mécanique électorale : Faire du porte-à-porte ciblé, rappeler ses électeurs, amener les gens au bureau de vote par anticipation, et surtout, ne pas attendre le 2 novembre pour agir.
Si les débats servent à se faire entendre, la sortie du vote, c’est pour gagner. Et dans une campagne aussi serrée que celle-ci, c’est ce qui va départager ceux qui espèrent… de ceux qui se préparent.