Peut-on réellement tomber amoureux d’une intelligence artificielle ? L’IA, dotée d’une voix, d’un visage et d’une personnalité sur mesure, peut devenir un interlocuteur si convaincant qu’il était facile d’oublier qu’il ne s’agissait que d’un programme.
Pour la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier (UQAM), cette expérience n’a rien de farfelu : nos émotions, bien que dirigées vers un être artificiel, sont bien réelles. Elle souligne que les liens créés avec une IA peuvent combler des besoins affectifs profonds et réactiver des blessures d’attachement. Ce phénomène, bien que nouveau, doit être pris au sérieux par les professionnels de la santé mentale.
Mais ces relations soulèvent aussi des enjeux éthiques : que se passera-t-il lorsque ces IA seront intégrées à des robots humanoïdes ? Quelles balises faudra-t-il poser pour éviter les dérives ? Et qui sera responsable si une IA, dans une situation de vulnérabilité humaine, suggère des actions dangereuses ?
La psychologue insiste sur l’importance d’une régulation claire et d’un encadrement éthique fort. Il ne s’agit pas de diaboliser la technologie, mais de reconnaître que ce terrain émotionnel, bien qu’artificiel en apparence, peut devenir profondément humain… et potentiellement glissant.
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Une entrevue fascinante qui pose les vraies questions, avant que la fiction ne devienne réalité.
Source: Gracieuseté
Dre Geneviève Beaulieu-Pelletier est psychologue clinicienne, autrice du livre "Trucs de psy: Guide pratique pour s'aider soi-même".
Conférencière et formatrice.
Professeure associée à l'Université du Québec à Montréal. Membre de l'Ordre des psychologues du Québec. (Permis 11844-11)