Des centaines de commerçants de Gatineau reçoivent ces jours-ci par la poste leurs comptes de taxe qui a l'effet d'une douche froide.
L'entrée en vigueur d'une nouvelle taxation pour les stationnements commerciaux affecte plus du tiers des stationnements attenants à des commerces sur tout le territoire de la ville, à l'exception du centre-ville et des anciens centres-villes.
La nouvelle forme de taxation prévoit que les 650 premiers mètres carrés, équivalent à 22 cases, ne seront pas imposés, mais les tranches suivantes seront taxées de manière progressive.
Les parcs de stationnement les plus vastes seront donc les plus taxés.
La nouvelle mesure affecte durement les centres commerciaux, mais aussi les motels et les autres types d'entreprises qui nécessitent de nombreuses places de stationnement.
En entrevue avec Michel Langevin, la propriétaire du Motel Adam, Chirine Adam, s'est dite outrée par le manque de sensibilité des élus envers les commerçants.
«On a beaucoup de gens qui viennent de l'extérieur de la ville. Où est-ce qu'ils vont se stationner ? Ils vont venir de l'autre bout du pays à vélo ? [...] Je ne comprends pas. Je suis vraiment, vraiment étonné par leur façon d'opérée. Ils sont déconnectés de la réalité. Au lieu de venir visiter les commerçants et leur parler, ils continuent à taxer une partie des commerçants, et c'est vraiment injuste».
L'entrée en vigueur d'un nouveau règlement fait également réagir des conseillers municipaux, dont le conseiller du district de Masson-Angers et candidat à la mairie de Gatinea, Mario Aubé.
«Oui ça doit être revu, assurément, en vue du prochain budget, cette incohérence-là. Les voies de service, les espaces de circulation obligatoire, ça fait partie du calcul actuellement. Ça ne devrait pas l'être. Je trouve qu'on est allé beaucoup trop vite pour imposer cette taxe de stationnement. Ça mérite qu'on la revoie. S'il faut reculer, comme ville, il faut le faire lorsqu'on voit comment cela peut affecter nos commerces».
Dans une déclaration écrite, la mairesse de Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, affirme que, grâce aux ajustements apportés, 60% des comptes commerciaux ne subiront aucun impact financier, et 80% des comptes touchés verront une hausse de moins de 10%.
Elle mentionne également que le conseil municipal fera une veille du déploiement de la taxe sur les parcs de stationnement et recevra un bilan au cours de l'année, ce qui permettra d'adapter son application.