L’experte en couleurs Marie-Chantal Millette, fondatrice de l’agence Kryptonie, raconte comment son intérêt pour les colorants alimentaires est né d’une phobie improbable : la peur du fromage orange.
Cette curiosité l’a menée à découvrir l’histoire du cheddar coloré, une tradition née de la compétition entre producteurs. Elle rappelle que l’usage de colorants dans la nourriture remonte à 1500 av. J.-C., d’abord pour impressionner et augmenter la valeur perçue des aliments.
Mais plusieurs pigments utilisés au fil du temps se sont révélés toxiques, dont le tristement célèbre « vert de Scheele » à base d’arsenic. Aujourd’hui encore, certains colorants jugés dangereux persistent, notamment le « Rouge Citrus 02 », utilisé sur les oranges aux États-Unis.
D’autres, comme le tartrazine ou le rouge allura, peuvent entraîner irritabilité, migraines ou réactions allergiques.
Marie-Chantal souligne que la couleur influence fortement notre perception du goût : on mange d’abord avec les yeux.
On mange avec les yeux : la couleur peut même changer la façon dont on goûte un vin