Un sexto, la contraction entre sexe et texto, est un phénomène problématique de plus en plus répandu chez les jeunes, alors que ces derniers s'échangent des photos dénudées d'eux, pensant que l'image est envoyée uniquement à une seule personne. Or, ces photos se ramassent très souvent sur les réseaux sociaux. Afin de remédier à ce problème et d'éduquer les jeunes face aux dangers de la situation, le Service de police de Saint-Jérôme a mis en place, dès 2016 conjointement avec le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), un programme de sensibilisation et d'éducation pour les jeunes.
Aujourd'hui, plusieurs corps policiers de la province ont mis en place un programme similaire, dont le Service de police de la Ville de Montréal avec le déploiement du projet Sexto dans les écoles de la métropole.
Écoutez le commandant Marco Breton de la section de l’exploitation sexuelle du Service de police de la Ville de Montréal et Me Maxime Ouellette, procureur au Directeur des poursuites criminelles et pénales sur le succès du programme Sexto au micro de Luc Ferrandez.
«Déjà, en 2016, il y avait une augmentation des cas de sextage entre adolescents. Ça peut occasionner des conséquences importantes chez les jeunes qui sont impliqués. Le constat fait en 2016, c'était que les méthodes traditionnelles n'étaient pas nécessairement adaptées pour intervenir auprès des jeunes. Parce que le sexe, comment nous on le conçoit, avant d'identifier ces jeunes-là comme des délinquants sexuels, on parle d'une problématique qui est avant tout sociale. Et c'est une réalité qui est partagée par beaucoup de jeunes au Québec. Donc, on a voulu faire ça différemment. Plutôt que de prioriser la voie judiciaire, on a tenté de développer un partenariat, puis on a réussi à le faire. C'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui et qu'on a pu implanter Sexto à Montréal. On voulait trouver une voie extrajudiciaire, une voie éducative pour adresser la situation.»