Les prisons québécoises hébergent proportionnellement cinq fois plus de personnes schizophrènes ou bipolaires que la population générale, mais elles offrent très peu de soins de santé mentale.
Les détenus désorganisés sont souvent placés à l'isolement, dans des structures inadaptées qui ne permettent pas un suivi adéquat.
C'est ce que révèle non seulement un rapport du Bureau de l’enquêteur correctionnel sur les prisons fédérales, mais aussi une série du journal Le Devoir sur les prisons provinciales au Québec.
Écoutez la chroniqueuse Katia Gagnon discuter de ces nombreuses personnes qui se retrouvent en prison faute de soin.
«Le Devoir souligne que les deux tiers des établissements provinciaux ne comptent aucun psychiatre. On met ces gens-là en prison et ils sont livrés à eux même complètement. Quand ils sont hors de la prison, ils sont malades, ils dégénèrent de crise en crise. Ils finissent par devenir violents, par poser un geste regrettable, un acte criminel, voie de fait. Ils sont arrêtés par la police et envoyés en prison où ils n'ont pas plus accès à des soins. C'est un épouvantable cul-de-sac, une condamnation à une vie de souffrance.»