Une victime d’inceste a témoigné courageusement de l’horreur qu’elle a vécue pendant plus de 10 ans. Son père, l’agresseur, a écopé de 14 ans de prison. Elle a fait lever l’ordonnance de non-publication qui protégeait son identité pour pouvoir raconter son histoire.
Écoutez Bénédicte Lebel, chroniqueuse aux affaires judiciaires et criminelles à Puisqu’il faut se lever et Karine MacDonald, criminologue, anciennement intervenante du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) de Montréal, au micro de Luc Ferrandez.
Elle a été l’Intervenante de Cynthia.
«Une histoire vraiment épouvantable, horrible. Les mots nous manquent et je te dirais que c'était très émouvant de voir Cynthia hier, quand le juge a prononcé les mots quatorze ans de prison parce que c'est la peine qu'a reçue son père. Le soulagement qui était visible, ses épaules se sont relâchées et clairement, on a vu que la tention est disparue. Tout d'un coup, elle s'est jetée dans les bras de son intervenante», affirme la chroniqueuse.
«Il n'y a pas un guide pratique de la bonne intervention en violences sexuelles, donc on va toujours s'adapter à la personne. Là, on voit Cynthia, effectivement, ressortir tout de ça, ça n'a pas été un chemin facile. Donc, c'est un peu ça aussi, l'aboutissement. La majorité des personnes victimes vont être en mesure de passer par-dessus toutes les conséquences de l'agression sexuelle, vont apprendre à vivre avec, vont parfois changer de domaine de carrière ou parfois changer de réseau social, se couper de certains membres de la famille due à la dénonciation. Mais je crois sincèrement que chaque personne peut surmonter une situation comme celle-là.»