Figure légendaire du hockey, meilleur joueur des années 1970 et idole populaire, Guy Lafleur est mort à l’âge de 70 ans.
Le décès a été annoncé par sa soeur Lise sur Facebook, alors qu'elle a mentionné que son frère a arrêté de souffrir.
Celui que l’on surnommait le « Démon blond » combattait un cancer depuis plusieurs années.
Lafleur aura laissé une marque indélébile sur le hockey québécois et canadien au terme d’une carrière où il a redéfini le mot spectaculaire sur une patinoire.
Le premier choix de 1971
Après deux saisons mémorables avec les Remparts de Québec dans la naissante Ligue de hockey junior majeur du Québec – nommée Ligue de Hockey junior « A » du Québec à sa création en 1969 - et une conquête de la coupe Memorial, le joueur né à Thurso, le 20 septembre 1951, a été repêché par les Canadiens de Montréal en 1971.
Le directeur général du Tricolore, Sam Pollock, a admirablement manœuvré durant la saison 1970-1971 en concrétisant des échanges avec les Golden Seals de la Californie et les Kings de Los Angeles afin de s’assurer d’avoir le premier choix au repêchage de 1971.
Pressenti comme celui qui allait être l’attaquant dominant des Canadiens après la retraite de Jean Béliveau, Lafleur a connu une première saison de 29 buts et de 64 points avant d’enchaîner deux saisons de plus de vingt buts et d’une cinquantaine de points, des statistiques modestes en regard de ce qui allait suivre.
Lafleur a remporté au passage sa première coupe Stanley en 1973 lorsque le capitaine Henri Richard, Jacques Lemaire, Yvan Cournoyer et Frank Mahovlich étaient les meneurs à l’offensive.
Six saisons de rêve
C’est lors de la saison 1974-1975 que Lafleur amorce une séquence phénoménale de six saisons consécutives de plus de 50 buts, du jamais vu dans la Ligue nationale de hockey jusque-là. Chacune de ces saisons se terminera avec 119 points au compteur, au minimum.
La campagne 1976-1977 sera sa plus productive en termes de points (136) et couronnera la meilleure saison de l’histoire des Canadiens.
Le Tricolore ne subira que huit défaites (60 victoires, 8 revers, 12 matchs nuls) durant la saison régulière et Lafleur inscrira 26 points en 14 matchs durant les séries éliminatoires.
Il mettra ainsi la main sur les trophées Hart (meilleur joueur en saison régulière), Art-Ross (meilleur pointeur), Conn-Smythe (meilleur joueur des séries) et Lester B. Pearson (joueur par excellence désigné par ses pairs).
C’est durant la saison 1977-1978 que Lafleur inscrira 60 buts, égalant ainsi le record d’équipe établi par Steve Shutt l’année précédente, nombre d’entre eux d’ailleurs, à la suite de l’une ou l’autre des 80 passes de Lafleur.
La carrière de Guy Lafleur en images
Électrisant
Lancé à toute allure, cheveux au vent, Lafleur a électrisé le Forum ainsi que les patinoires adverses de la LNH durant cette période avec ses montées épiques et son tir frappé foudroyant en provenance de l’aile droite.
Présent au Forum bien avant le début des matchs, il a dominé des rencontres avec panache, ne reculant devant aucun adversaire, même dans des amphithéâtres inhospitaliers comme ceux de Boston et de Philadelphie où ses adversaires tentaient de l’intimider. Encore fallait-il lui mettre la main dessus quand il était sur la patinoire…
Les années de domination de Lafleur permettront aux Canadiens de remporter la coupe Stanley lors de quatre saisons consécutives, soit de 1976 à 1979. Seules les éditions du Bleu-Blanc-Rouge de 1956 à 1960 menées par Maurice Richard et Jean Béliveau avaient remporté plus de coupes (5) de façon successive avant cette séquence.
Seuls les Islanders de New York de Mike Bossy ont réussi à faire aussi bien que les Canadiens des années 1970 par la suite, triomphant de 1980 à 1983.
Blessures et retraite
Le début des années 1980 sera marqué par des blessures, une baisse de régime de « Flower » et un accident d’auto qui aurait pu être tragique en 1981.
L’unique saison de 80 matchs disputés (1983-1984) durant cette période sera la seule avec une fiche d’au moins 30 buts. Lafleur connaîtra une seule saison avec plus de 80 points (1981-1982) durant cette séquence.
Après 19 rencontres et une maigre récolte de 5 points (deux buts, trois mentions d’aide) au sein du système défensif de l’entraîneur Jacques Lemaire qui ne lui sied guère, Lafleur annonce à la surprise générale sa retraite au début de la saison 1984-1985.
L’improbable retour
Il reviendra pourtant au jeu quatre ans plus tard, à 37 ans, avec les Rangers de New York. Il inscrira 18 buts et amassera 45 points lors de cette campagne 1988-1989 qui sera marquée son retour triomphal au Forum de Montréal le 4 février 1989 durant laquelle il inscrira deux buts et une passe.
Histoire de boucler la boucle, celui qui aura marqué l’histoire des As de Québec et des Remparts de Québec disputera ses deux dernières saisons de hockey professionnel avec les Nordiques pour lesquels il jouera 98 rencontres en deux ans, inscrivant 24 buts et obtenant 62 points, avant de prendre sa retraite, à l’aube de ses 40 ans.
C’est d’ailleurs avec les Nordiques, lors de son dernier match au Forum de Montréal et l’avant-dernier de sa carrière, le 30 mars 1991, que Guy Lafleur inscrira son 560e et dernier but de la LNH.