En janvier dernier, le Parti québécois a annoncé qu’il était temps de s’attaquer sérieusement au temps d’écran chez les jeunes. Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a laissé entendre lundi qu'il n'est pas exclu que le gouvernement Legault puisse légiférer sur l’utilisation des écrans pour les jeunes et les familles.
Pourquoi est-ce si urgent d’encadrer leur temps d’écran?
Écoutez la discussion à ce sujet entre Patrick Lagacé et le Dr Jean-François Chicoine, pédiatre au CHU Sainte-Justine et professeur adjoint de clinique, département de pédiatrie de l’Université de Montréal.
«Premièrement, les éléments qui ont rapport à des actes violents, je pense au cyberharcèlement, aux cyberprédateurs. Alors, tout ça mérite d’être hautement encadré, légiféré, puni, ou par des amendes, ou même de l’emprisonnement, comme ça se fait en France et en Allemagne. Je pense qu’il faut suivre ça d’une manière beaucoup plus importante. On sait que l’intimidation scolaire existe, des vidéos dans une journée, mais qu’elle est vraiment extrêmement prévalente le soir, la nuit et les fins de semaine aussi, et qu’il faut intervenir là-dessus.
«Je dirais qu’il y a un deuxième élément, et ça, c’est une notion bien intéressante, je trouve, c’est la notion de maturité numérique, parce qu’il y a une maturité pour chaque chose. Il y a une maturité pour conduire, pour acheter de la drogue, des cigarettes, pour aller à la guerre etc... Alors, c’est quoi la maturité numérique? C’est l’âge où finalement, chez un jeune adolescent, le jugement, la morale vont être à la hauteur de, je dirais de de sa personne et de son intelligence, et sera moins influencé par toutes sortes de circuits encombrés, biscornus, disent les spécialistes en sciences cognitives par les connexions neuronales qui ne sont pas tout à fait achevées.»